A Pompeï, les Pink Floyd avaient magnifié leur musique en faisant appel à la grandiloquence des lieux. Les Horrors, sans pousser le bouchon jusqu'à aller cramer leurs repettos en haut d'un volcan, on eux-aussi fait appel à dame nature pour le besoin du clip de Still Life.
Épaulé par Oliver Murray, Neil Krug (également à l'œuvre sur la pochette du dernier album des Anglais) alterne judicieusement les plans du groupe en action et ceux de paysages fleuris ou lumineux. Les Horrors, qui ont longtemps cultivé un côté sombre, semblent ici tracer une nouvelle voie qui les feraient presque passer pour de joyeux hippies.
Une force certaine se dégage du clip, Neil Krug en bon photographe soigne l'image et les couleurs, et on se surprend à penser au récent The Tree Of Life de Terence Malick.
Un brin régressif, le dernier clip du quator le plus métissé d'Angleterre est une véritable apologie du « n'importe quoi » porté à l'écran. Le pire c'est que l'on mord à l'hameçon, avec des accessoires de carton pâte, les Zun Zun Egui nous sortent le grand jeu. Coloré comme nos plus beau Power-Rangers, les super-héros Anglais affichent leur bonne humeur et partent combattre la morosité.
Le morceau Fangando Fresh est, ici, un avant goût de l'album Katang qui sortira prochainement sur Bella Union. Le tropisme psychédélique du groupe ayant déjà frappé précédemment sur l'EP « Bal la poussière ».
La lutte ne sévit pas seulement dans les cours d'écoles, mais aussi dans le monde animé du clip musical. Barbie ou GI Joe, il faut choisir.
Cette semaine ce sont les Beastie Boys clippé par Spike Jonze qui ont tenu le haut du pavé médiatique en matière de vidéos musicales. Sur prêt de onze minutes le réalisateur du récent Max et les Maximonstres a fait se rencontrer les vétérans du Hip-Hop new-yorkais et Santigold, le tout version Barbie & Ken dans le monde de James Bond. Explosions, flammes et effets spéciaux à 3 francs 50 sont donc au programme au programme du distrayant « Don't Play No Game That I Can't Win ».
Le tout nous rappel que Simon Gesrel et Xavier Ehretsmann avaient frappé fort en mettant en image l'hypnotique « Driving this road until death sets you free » de Zombie Zombie. Véritable hommage à John Carpenter (dont le duo reprendra les compostions sur un EP) la vidéo, par l'intermédiaire du stop motion et de GI Joes, nous replonge dans l'univers du glaçant The Thing. Les deux réalisateurs poussent le mimétisme à l'extrême, jusque dans la barbe soyeuse de l'acteur principal, l'inénarrable Kurt Russel. Véritable prouesse technique, et œuvre de mélomane, le clip passe à la moulinette les 1h48 du film de Carpenter.
Aujourd'hui, un clip qui ravira à n'en pas douter les plus freaks d'entre vous. Il s'agit du clip de « Rubber », le premier single de Yuck, sorti en fin d'année 2010. Yuck, qui signifie « beurk » en anglais, est un groupe londonien aux sonorités sombres, noisy et shoegaze (Sonic Youth, Dinosaur Jr). Leur premier album, Yuck, est sorti en février 2011. Ce quintet comprend dans ses rangs Daniel Blumberg et Max Bloom, les têtes pensantes du groupe Cajun Dance Party. Cette formation, aux ambiances beaucoup plus guillerettes que celles de Yuck, avait publié en 2008 The Colourful Life et avait connu un certain succès outre-Manche, notamment avec le single Amylase.
Le clip de « Rubber » fera peut-être dire « beurk » à certains. Quoiqu'il en soit, il a été réalisé par Michael Reich. Ce dernier a aussi piloté la réalisation des clips de « Get Away » et « Holing Out », deux autres singles de Yuck, et a également œuvré pour certaines vidéos de My Chemical Romance.Le scénario est simple mais pas banal: un homme enseigne à une jeune femme l'art de toiletter les chiens. A priori, pas de quoi se lécher les babines. Et pourtant...La vidéo utilise des ralentis, des stop- motions et des gifs qui collent parfaitement au rythme lent et progressif de cette chanson qui dure presque huit minutes. Les gros plans sur les yeux de ces braves toutous alternent avec ceux qui s'attardent sensuellement sur les yeux et la bouche de la belle apprentie, interprétée par le modèle américain Ariela Rose Marin (que l'on voit également dans « Get Away » et « Holing Out »). Alors qu'elle leur fait la totale (nettoyage profond des oreilles, vidange des orifices en tout genre, dernière coupe à la mode, séchage), les images de toilettage canin sont entrecoupées par celles de la jeune femme en train de prendre sa douche. Ce qui fait d'ailleurs dire à juste titre à Rizjaramiggle, un utilisateur de Youtube, en commentaire de cette vidéo : « I found boobs on Youtube » (inutile de traduire, on sait tous de nos jours ce que signifie boobs). Difficile de s'exciter pleinement pourtant quand on voit poindre une paire de fesses puisque aussitôt apparait la croupe ruisselante et savonneuse mais surtout poilue d'un caniche. Ce mélange crée une atmosphère pour le moins étrange, d'autant que les allusions à la masturbation sont nombreuses. Ouh la la...Vers la fin du clip, l'image devient plus évanescente et l'anatomie de la demoiselle apparaît en transparence. Quand elle reprend finalement ses esprits, on voit en arrière-plan un homme en train de donner amoureusement une séance de sophrologie à un petit bouledogue. Un grand moment ! Le maître-toiletteur, lui n'est pas très content du travail de son apprentie. Elles s'excuse alors en répétant plusieurs fois « I'm sorry » d'une manière.... disons provocante.
Soleil plombant et jolies jupes, c'est l'été. Rien ne presse.
Parce qu'on aime les filles, les vieux joujoux que sont ces braves super-8 et la douce ivresse qu'insuffle le réalisateur à ce titre des « Girls », rien ne pouvait mieux coller que cette vidéo de « Lust For Life » pour débuter notre humble clipothèque. Aussi rafraichissant qu'une pastille vichy en plein défilé du 14 juillet, ce clip nous rappel que la Californie est bien plus bandante que ce qu'a voulu nous faire croire Julien Clerc. A la sauce Do It Yourself le film n'offre rien de bien sérieux, rien de vraiment clinquant. Et pourtant on l'aime bien cette joie de vivre proposée par la bande de Christopher Owens. Des sourires mélancoliques, des filles qui se chamaillent, un t-shirt de Nirvana et des polaroids suffisent à nous mettre en émois.
Il suffit donc parfois de presque rien, où tout du moins de pas grand-chose, pour nous en coller plein les mirettes. Et puis c'est vrai, il y a les jolies filles.
Pour info les Girls sortiront leur second album (Father, Son, Holy Ghost) pour la rentrée. Voilà de quoi prolonger les vacances.